Marie-Antoinette et l'intrigue du collier

ÉD MARIE-ANTOINETTE

étaient une révélation, et l’on s'attend à voir ‘éclater l’étonnement, l’indignation de Marie-Antoinette. Point. Elle tortilla la lettre, s'approcha d’une bougie qui restait allumée dans sa bibliothèque pour cacheter les lettres, et brûla soigneusement le papier en disant : « « Cela ne vaut pas la peine d’être gardé. » (Mm® Campan, chap. xx.)

Il semble, au contraire, que cela était fort important à conserver. Mais, dit-on, la reine ne comprit point; elle s’imagina que son joaillier l’'ennuyait de nouveau pour lui vendre l'éternel collier. Une telle erreur est difficile à comprendre; il est clair, par les citations ci-dessus, que Bœhmer ne témoigne plus maintenant le désir de vendre son joyau ; qu’il considère, au contraire, le marché comme définitivement conclu, qu’en échange de la soumission avec laquelle il a accepté les derniers arrangements, c'est-à-dire la réduction de prix, il demande qu’on n'oublie point de solder la première échéance.

Mme Campan elle-même est assez explicite à cet égard : « Il disait à la reine qu’il était heureux de la voir (et non qu'il serait) en possession des plus beaux diamants connus en Europe, et qu'il la priait de ne point l’oublier. » (Chap. xt.)