Marie-Antoinette et l'intrigue du collier

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sa contrariété de ne pouvoir être en mesure de faire face au premier paiement, et demandait un mois de délai. En même temps, ce jour ou le lendemain, trente mille livres furent remises de sa part par la messagère habituelle pour être données aux joaïlliers, soit comme à-compte, soit comme intérêts du retard. Bæœhmer fut consterné, comme le cardinal; toutefois il prit les trente mille livres 1. e

Quelques jours après, dans un entretien avec Mme Campan (qui avait enfin reçu de la reine l’ordre d'’éclaircir cette affaire), il recevait de cette dame l'assurance qu'il avait été dupe d’une intrigue dans laquelle on avait odieusement abusé du nom de la reine. Il n’en voulut rien croire, parla des trente mille livres, et dit à Mme Campan : « Vous pouvez être bien sûre que M. le cardinal voit Sa Majesté en particulier, car il m'a dit, en me remettant cette somme, qu’elle l'avait prise en sa présence dans un portefeuille placé dans le secrétaire de porcelaine de Sèvres qui est dans son petit boudoïr, » (Mme Campan, Eclaircissements historiques?.)

1. Suivant Mme Campan, Bœhmer lui aurait affirmé avoir recu ces trente mille livres ex livrant le Collier. 2. Ce n’est donc pas en livrant le collier que Bæh-