Marie-Antoinette et l'intrigue du collier

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objections, finit par lui demander s’il était bien sûr de la personne qui lui avait servi d’intermédiaire pour la négociation. M. de Rohan lui répondit : ( Si je vous disais que j'ai traité directement, seriez-Vous tranquille? Eh bien! je vous affirme que j'ai traité directement, et je vous l’assure en levant le bras en signe d’affirmation ; allezvous-en rassurer votre associé. » (Déposition de Bassenge, et Mémoires de Target.)

Ainsi le cardinal affirmait nettement à Saint-James, à Bæœhmer et à Bassenge qu’il était en relations directes avec la reine; et d’un autre côté, il n'est pas moins avéré que dès l'achat du collier, il n'avait cessé de presser les joailliers d’aller remercier Marie-Antoinette, et qu’il leur avait même dicté une lettre à ce sujet. Comment accorder tout cela ?

Si la première assertion était une imposture, les recommandations sont ineptes et ne se comprennent plus; et l’on ne saurait vraiment trop admirer la dextérité des écrivains qui parviennent à concilier tant d’éléments contraires.

Cependant les joailliers déclarèrent formellement à leur noble client que la reine niaitqu'elle eût reçu le collier et qu’elle eût jamais chargé quelqu'un de son acquisition.