Marie-Antoinette et l'intrigue du collier

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encore répétés peu de jours avant le jugement. » (Georgel, Il, 150, 151, 173.)

Dira-t-on que toutes ses assertions sont de purs mensonges? Mais Georgel écrivait dans l’émigration, il était royaliste, il était chrétien, et le sort tragique de la famille royale, et les malheurs de son parti, et le temps, av aient bien dû adoucirles rancunes qu’on se plait à lui supposer. De plus, quoique jésuite c'était un honnête homme, qui ne se fût pas gratuitement déshonoré par des calomnies qu’une foule de personnes dans la société où il vivait eussent pu confondre par leurtémoignage. De plus encore, il était alors brouillé avec son i/lustre patron et n'avait plus aucun intérêt de parti dans une affaire où d’ailleurs ses intérêts personnels n'avaient jamais été engagés.

Dira-t-on qu’il était mal informé? Tout, au contraire, prouve jusqu’à l'évidence qu’il était, comme nous l’avons dit, l'homme qui avait le mieux connu tous les détails de l'intrigue. Ilest même fort probable qu’il n’a pas dit tout ce qu'il savait.

Au reste, de leur côté, les partisans du cardinal, la maison de Rohan et ses alliés, s'agitaient en sens contraire et sollicitaient les membres du parlement, avec moins d'autorité que la reine, sans aucun doute,