Marie-Antoinette et l'intrigue du collier

ET L'INTRIGUE DU COLLIER. 89

jours; le comte de La Motte, contumace, galères à perpétuité, également fouetté et marqué; Villette, simplement banni du royaume ; la d'Oliva et Cagliostro, acquittés. Dix mille personnes entouraient le palais: quand on apprit l’acquittement du cardinal, il y eut une explosion d'enthousiasme.

‘Chose étrange, et qui témoigne de l’impopularité de Marie-Antoinette, ce prélat indigne, qui n'était fameux que par ses vices et les scandales de sa vie, n’était plus alors pour le public qu’une victime échappée aux vengeances de la reine, et on l’accabla d’ovations, comme on eût pu le faire pour un grand citoyen. Les dames de la halle, ferventes royalistes cependant, inondèrent les juges de bouquets.

« Cette affaire a été outrageusement jugée, » dit le roi. Quant à la reine, elle fut suffoquée de colère et de douleur; elle éclata en imprécations contre le ramas de gens qui composaient le parlement, et contre l'intrigant impudique, le prêtre parjure. Elle écrit à la duchesse de Polignac un

- billet dont nous citerons quelques lignes, en respectant l'orthographe auguste du facsimile qu'a publié M. Campardon : « Veriez