Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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entièrement sûr, ils ont donné des preuves de leur dévouement...

» Il faudrait aussi nous dire quels sont les moyens qu’on compte employer vis-à-vis de l’Assemblée Nationale pour la faire consentir à ce voyage (du Roi). Toutes les nouvelles qui nous parviennent des provinces sont fâcheuses. IL semble qu'il se prépare de nouvelles révoltes dans toute l’armée. Les troupes de Metz, d'Alsace, même du Hainault sont mécontentes et les chefs ont l’air de craindre une explosion. »

Dans leur réponse à ces objections les conseillers de la Reine semblent lui mettre le marché à la main. Elle doit prendre son parti d’agir dans le sens qui lui est indiqué ou bien renoncer à leur coopération. Ils n’entendent pas qu’elle puisse se donner pour se reprendre, en prendre et en laisser de leur programme ce qui lui plaira.

No 4, 95 juillet.

«Le moment est arrivé où la Reine doit agir ; ceux à qui elle témoigne de la confiance sont les premiers à l'inviter, avant de faire une démarche, de s'interroger elle-même et s'assurer que dans la conduite qu’elle va adopter elle nerétrogradera, elle ne variera jamais. Elle est faite pour sentir qu'il vaudrait encore mieux ne prendre aucun parti que d’agir momentanément dans le sens qui lui serait indiqué pour perdre ensuite par une conduite contraire le fruit de ce