Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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tion que je voudrais le discuter et m'éclairer.

— « Je finirai par une dernière remarque. Si j'avais voulu rompre ou ne plus suivre la marche entreprise depuis six semaines, rien ne m'’obligeait à désirer que M. Duport! se joignit aux personnes auxquelles j'écris. Je connais ses opinions, mais je connais aussi son esprit et ses moyens, et quand on marche aussi droit que moiet qu'on désire aussi sincèrement le bien général, on ne craint personne. Mais on peut gagner à être connu. »

Alors les correspondants de la Reine promettent de lui communiquer le texte de la constitution revisée afin qu'elle la discute avec le Roi qui sera bientôt appelé à la sanctionner.

Ce 9 août.

« La révision est en ce moment l’objet qui occupe exclusivement; on cherchera à donner à ce travail dans l’Assemblée toute la perfection dont il est susceptible, et si, comme on peut le prévoir, il n'éprouve pas de changements importants, il sera tel que, la confiance une fois rétablie, il y aura dignité convenable pour le pouvoir exécutif et moyens suffisants pour gouverner.

» C'est à affermir cette confiance qu’il faudra donner tous ses soins, et c’est à ce but que devra tendre

1. André Duport, qui avait été chargé par l’Assemblée d'interroger Louis XVI sur la tentative de fuite.