Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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que j'ai faites dans différents papiers. Il s’en présente une nouvelle en ce moment. Ces messieurs disent que la constitution est très monarchique. J'avoue que j'ai besoin d’être éclairée sur ce point; je veux savoir en quoi ils la jugent telle.

» Quant à ce qu'ils disent que «les intérêts per« sonnels doivent être renvoyés à un autre temps », et que « les démarches à faire doivent être conformes » à la loi », je suis parfaitement d’accord avec eux. Je reconnais qu'il faut être conséquent en ce que l’on fait : tout nouveau choix! doit être fait conformément aux principes qu'on adoptera. Mais s’il s’agit de renvoyer des personnes qui nous sont dévouées depuis longtemps, qui nous sont attachées, pour y placer d'autres, rien sur la terre ne pourra m'y décider, ni le Roi non plus. Il faut que ces messieurs soient bien persuadés de cette vérité, qu'ils se rappellent que j'ai dit à M. Barnave, et répété dans mon premier billet que rien ne me coûtera là où je verrai réellement le bien public, mais qu'il ne sera jamais question ni de vexations ni de poursuites. J'ai cela en horreur, de quelque côté qu’ils viennent. Voilà notre manière de penser à tous deux; elle ne variera jamais. Je suis bien aise de l’établir une fois pour toutes, afin que les personnes éclairées et qui veulent le bien puissent régler leur marche là-dessus. Elles y

4. Le choix des ministres et des hauts fonctionnaires. Te