Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
FERSEN ET BARNAVE 135
Roi aura accepté la constitution. Le mouvement de l'opinion est entièrement en sa faveur; sa volonté s’imposera d’elle-mème et on lui devra le retour de Ja paix et de la concorde.
No 10, ce 1er septembre (1791.)
« Nous n'avons qu'un moment pour écrire à Ja Reine; elle recevra bientôt une réponse plus développée à ses dernières observations.
» Nous avons appris dans le cours de la révolution à juger le mouvement des esprits. Il sera bientôt en faveur du Roi, si sa conduite dans cette circonstance décisive est ce qu’elle doit être.
» Toutes les fautes qu'on aura faites et celles qu’on fera seront à son profit, s’il n’en fait pas de son côté, et cela est extrèmement facile.
» À la suite des troubles, et quand le peuple à besoin de paix, la puissance royale renaît rapidement pour peu que le Roi veuille faire ce qu'il faut pour se faire aimer. Tout annonce que la grande majorité de la prochaine législature sera sage; elle sera forcée de l'être si tel est le mouvement de l’opinion, et ce mouvement sera tel si la conduite du Roi déterminera les esprits pour lui.
» L'horizon s’éclaircit, il faut se garder d’y appeler de nouveaux nuages. L'ordre et la paix vont renaître rapidement parce que chacun les appelle et les