Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
136 MARIE-ANTOINETTE
désire. Que le Roi annonce qu'il les ramène, et chacun croira les lui devoir.
» Le Roi n’a qu'un intérêt, éviter de nouveaux mouvements et gagner de la confiance. La racine de son pouvoir est dans la constitution. Elle se réalisera et croîtra avec rapidité, s’il ne provoque pas un nouveau choc qui puisse la détruire. Tout nouvel ébranlement, quand il ne détruirait pas la monarchie, détruirait le Roi.
» Quiconque parle à la Reine un autre langage est son ennemi, Ou bien méconnait profondément la situation.
» Les dernières opérations de l’Assemblée sont favorables. Les moyens de revision sont propres à perfectionner la constitution dans le sens du gouvernement monarchique.
» Le décret de présentation ! est parfaitement convenable; celui que M. Camus? a fait rendre n’est point dirigé contre le Roi, que l’Assemblée a défendu pendant toute cette séance par les mouvements les plus improbateurs, contre ceux qui l’attaquaient. Il est, comme toutes les fautes de l’Assemblée, l'effet d’un mouvement de parti dirigé contre quelques individus réactionnaires auxquels on à craint qu'il
1. De la constitution au Roi pour lui demander sa sanction,
2. Armand-Gaston Camus avait demandé que le livre rouge contenant l'état des dépenses et des pensions de la liste civile
soit communiqué à l’Assemblée afin d'établir « la cupidité des courlisans » et des « protégés de la Reine ».