Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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injustices dont on se rendrait complice en sanctionnant une pareille horreur. »

Quelques jours plus tard, lorsque les débats à l’Assemblée indiquent que le décret de bannissement va être voté, elle écrit encore :

« Le décret horrible et insidieux qui va passer pour les prêtres est une question capitale. Je sens sur cet article tout l'embarras de la position qui sera faite au Roi, mais en même temps il me paraît que par la constitution même, qui établit la liberté de toutes les opinions, le Roi peut refuser de se prêter à des violences et à une vexation aussi manifestes. Au reste le Roi tient à ses principes; il en a le droit et il n’en changera pas. Ce décret, s’il passe à la sanction tel qu'il est, le mettra en contradiction avec lui-même et nous exposera, chez nous, dans notre maison, à toutes les persécutions du mois d’avril dernier ‘.

» Pourquoi ne pas adopter l'amendement de M. de Montay? Il est sage et personne ne pourra s'y refuser. »

Mais les conseillers cherchent à démontrer à la Reine qu’elle s’exagère la portée du décret, que les effets n’en seront pas aussi sérieux qu'elle se l’'imagine, que d’ailleurs la sanction du Roi est d’une nécessité absolue.

4. Le 28 avril 1791 le peuple arrêtait la voiture du Roi allant à Saint-Cloud pour communier de la main d'un prêtre insermenté .