Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
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soit pas retardé. On dit que les sections se réunissent pour discuter cet objet. Si l’on attend des adresses des autres départements, est-on sûr de la majorité, et le retard du Roi dans cette démarche ne fera-t-elle pas naître justement ce que l’on veut éviter : une guerre d'opinions, dont on rendra le Roi responsable ? Je pense donc que le Roi devrait couper court en envoyant son veto sur le décret des prêtres purement et simplement, et cela dès lundi. Quant aux autres démarches dont on me parle, je m'en occuperai, mais pour celle-ci il n’y a rien à dire, elle doit être faite et promptement. »
A cette mise en demeure les conseillers de la Reine ne peuvent s’empècher de faire des réserves. La Cour n’est pas encore assez populaire pour risquer une telle mesure, sur laquelle l'opinion ne s’est pas encore suffisamment prononcée :
N°38, ce 10 décembre.
« Nous pensons, ainsi que la Reine, que la détermination du Roi sur le décret des prêtres doit ètre prompte pour ne pas donner aux malintentionnés le temps d’échauffer les esprits. Mais avant d'émettre le veto que la constitution et la justice peuvent exiger, il faut cependant avoir mis plus à découvert les véritables intentions du Roi, sur lesquelles on cherche à jeter des doutes. L'on dirait avec trop d'avantage dans l’Assemblée que le Roi sait empêcher etnon pas