Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
FERSEN ET BARNAVE 259
agir, s’il ne faisait précéder sa démarche relative au décret d’une réponse au message qui lui a été fait sur les rassemblements des Français à l'étranger et sur les ambassadeurs et les ministres près des puissances étrangères. Il est bien vrai qu'il y a peu de temps pour s’y préparer, mais nous verrons aujourd’hui M. de Lessart et nous tâcherons d’arranger avec lui que la réponse du Roi soit faite lundi pour que le veto puisse être notifié mardi.
» Les esprits sont généralement disposés à prendre une bonne direction, mais il nous revient de toute part que la principale difficulté qu'ont à vaincre ceux qui veulent le bien est l'impression que font les choix dans la garde du Roi. On les oppose à tout ce que l’on peut dire en faveur de ses intentions. L’on convient de tout ce que l’on fait valoir relativement aux actes du gouvernement, mais l’on finittoujours par dire : — «Si le Roi voulait le maintien de la constitution il ne s’entourerait pas de ses ennemis. » Comment, en effet, aurait-on de la confiance lorsque l’on sait que M. de Brissac a consulté les princes avant d'accepter‘ et que l’on est sûr qu'ils ne désapprouvent pas ceux qui y entrent. C’est à regret que nous revenons si souvent sur cet objet, mais les événements passés devraient convaincre de l'influence des petites choses sur les grandes, et notre intérêt pour la Reine
1. La charge de réorganiser cette garde.
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