Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
FERSEN ET BARNAVE 255
des maladresses que j'avais prévues et contre lesquelles je m'étais efforcé de prémunir.
» Les ministres n’ont rien communiqué, et cependant ils en avaient le droit. Si l’Assemblée est entraînée à une faute, elle sera uniquement l’effet de cette faiblesse de leur part. Je suis indigné de ne pas entendre crier dans les rues la proclamation du Roi!.
» On peut être tranquille sur l’effet du veto, mais je suis inquiet de la durée de la séance. Si la proclamation et les lettres du Roi à ses frères eussent été lues en même temps, il n’y avait aucune faute possible de la part de l’Assemblée.
« J’écrirai demain. matin à la Reine si les circonstances me paraissent exiger de nouvelles mesures. »
Le 13 au matin.
« La très longue durée de la séance m'avait inquiété sur son résultat. Il n’a rien offert d’inquiétant et il reste de la journée d’hier le plus grand effet qui ait eu lieu depuis l'acceptation [de la constitution] par le Roi, l’acte le plus propre à prouver sa bonne foi et à donner à son caractère personnel toute la considération qui doit lui appartenir.
» Les ministres, quoique bien intentionnés et même courageux, ont été découragés par le défaut d'habitude de parler dans l’Assemblée, inconvénient
1. Relative à l’émigralion.