Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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ne nous permet pas de lui taire des vérités qui peuvent prévenir de grands malheurs.

» Si la Reine pouvait, et cela ne lui sera pas difficile, croyons-nous, faire placer quelques-uns des officiers supérieurs! (deux ou trois seulement) d’une manière plus avantageuse pour eux dans la ligne et les remplacer par des hommes qui inspirent confiance, elle ferait une chose dont on ne peut lui exagérer l'utilité, car elle serait immense ; elle donnerait une grande force aux actes du gouvernement. »

Cependant le Roi se décide pour le veto et signilie à l’Assemblée qu'il refuse de sanctionner le décret sur les prètres. Aucune communication n’est faite simultanément par les ministres à l’égard de l’émigration et de la formation de la garde du Roi, ainsi que l’avaient voulu les conseillers de la Reine.

Barnave n’est pas sans inquiétude. Comment l’Assemblée prendra-elle ce refus? Il va suivre lui-même les débats sur la question à l’Assemblée, et écrit de là à la Reine, durant la séance :

Le 12, à cinq heures du soir.

« Au moment où j'écris j'ignore encore ce qu'aura produit la fin de la séance. Le refus de la sanction a bien pris dans l’Assemblée et mieux encore dans Paris. Le succès de la séance aurait été entier sans

4. Nommés dans la garde.