Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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ments. Ces corps, en général bien composés, ennemis des clubs qui les tourmentent et des perturbateurs qu’ils sont sans cesse obligés de réprimer, sont trop éloignés de favoriser les principes républicains. En leur donnant une marque de confiance on s’assurera leur attachement : avantage qui, dans le moment actuel, est de la plus grande importance, et on recevra de leurs mains des sujets connus et estimés dans le pays. Leur choix contribuera à faire aimer le gouvernement.

» Si l’on prend une autre marche, il est impossible que les choix n'arrivent pas à avoir une teinte aristocratique ; ils tomberont nécessairement sur des individus connus dans les départements pour être des réactionnaires, quoique revètus de l'habit de la garde nationale, et des ennemis de la constitution. Il en résultera l'effet le plus déplorable. On aliénera dans tout le royaume le parti constitutionnel, qui doit être le véritable appui du Roi. On autorisera les bruits les plus absurdes sur des projets de complot ou d’évasion; on aura manqué le moyen d'acquérir une confiance profonde et une immense popularité, pour y mettre à la place une démarche antipopulaire.

» Dans la lettre aux directoires, il faut leur demander des hommes sages et dont ils répondent, ais il faut les prendre de leurs mains. N'y eût-il à ce parti que l’avantage de s'attacher les corps administratifs, il n’en est aucun de plus politique.