Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
FERSEN ET BARNAVE 261
» Je suppose que le nombre total des hommes qu’on demandera aux administrations et aux chefs des troupes de ligne s'élève à 500 ou 600 hommes ; il restera les deux tiers à prendre où l’on voudra, et on se sera acquis une grande faveur dans les départements et dans l’armée.
» Il ne faut pas balancer sur cette démarche. Elle est décisive. Il faut plusieurs années pour retrouver de semblables occasions. »
La Reine cherche autant qu’elle peut à donner satisfaction à son conseiller, mais sa préoccupation persiste que la garde n'arrive à être composée de gens peu sûrs qui pactiseraient avec la foule en cas d'émeute et tourneraient contre le Roi en cas d’une invasion des Tuileries. Le souvenir des outrages subis à Versailles et à Paris la hantait toujours et la remplissait d'appréhensions. 11 fallait qu'au moins les officiers qui formeraient et commanderaient ses troupes fussent des hommes sûrs et dévoués pers onnellement au Roi.
Ces hésitations et ces réserves déplaisent à Barnave. Il écrit le 29 novembre :
« Si l’on veut éviter que la garde du Roi, au lieu d’être un moyen de sûreté, ne devienne une occasi on de troubles, il faut s'occuper de tous les détails. Tout est perdu si les propos des officiers deviennent un sujet de division entre eux et leurs soldats, tout est perdu si l’on trouve le moyen de brouiller cette garde
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