Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
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FERSEN ET BARNAVE
Ne 35, le 4x décembre.
« Les trois couleurs sont aujourd’hui françaises ; elles sont dans le pavillon de la marine, dans la cocarde, les drapeaux et les étendards de la troupe. Elles ne sont donc pas les couleurs d’un parti, mais les couleurs de la nation française. Ou le Roi n’est pas le représentant de la nation, ou ces couleurs doivent être les siennes. Si l’on prend d’autres couleurs, si l’on adopte le revers jaune, qui est la couleur de Coblentz, il faut s'attendre à une fermentation qui renouvellera les scènes du 6 octobre e
» Faut-il perdre un royaume pour des couleurs, pour mille détails frivoles, alors mème que pour le conserver on s’arme de tant de constance et l’on fait tant de sacrifices? Les réponses de M. de Brissac à plusieurs personnes qui se sont présentées pour la garde du Roi sont connues dans le peuple de Paris :
»y — Êtes-vous patriote ?
»y — Oui, monsieur !
» — Eh bien, allez aux frontières ; le Roi n’a pas besoin de patriotes dans sa garde.
» La Reine peut juger de l'effet de telles paroles. Il n’y a pas jusqu'aux ouvriers maçons qui ne fassent courir les propos que les gens de la maison du Roi prononcent devant eux lorsqu'ils vont travailler dans
A Versailles.