Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
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avec la garde nationale parisienne, et l'uniforme peut suffire à cela. L’uniforme des deux corps doit nécessairement être composé des trois Couleurs. Si l'uniforme est en blanc, il est facile que le parement soit rouge et le collet bleu. Si la cavalerie est en bleu, les deux autres couleurs peuvent également s’y placer. Mais l’habit bleu doit être bleu de roi. C’est le bleu des Français, c’est celui de la garde nationale; le bleu de ciel lui donnera l'apparence d’un régiment étranger et deviendra un principe de proscription. »
Cherchant un moyen de tout accommoder, MarieAntoinette pense alors à l'uniforme des anciens grenadiers de France. Il est bien français celui-là. Il a été porté par des vaillants qui ont fait la gloire des armes françaises. Elle croit ainsi donner pleine satisfaction aux exigences de ses conseillers. Elle écrit le 30 novembre. € L’uniforme est changé. Le fond sera bleu de roi, comme on l’a désiré. Les considérations présentées par ces messieurs sont justes et ont été bien senties. Il sera donc pareil aux anciens grenadiers de France.
» Je n’ai absolument qu'un moment à moi et ne puis rien ajouter. »
Mais ce n’est pas cela du tout que voulait Barnave. Il insiste pour que les trois couleurs soient nettement indiquées.