Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
FERSEN ET BARNAVE 285
triumviral du centre gauche, et aussi des dangers que créait à la Reine cette entente même, en exaspérant les jalousies, les haïines et les fureurs des jacobins et du parti républicain. Il écrivait au Roi :
« Votre Majesté a sans doute été informée par son ambassadeur !, que c’est au moment de l’arrestation du Roi et de son retour à Paris que le parti républicain s’est déclaré ouvertement et qu’il voulait faire adopter les mesures les plus violentes. Les auteurs de la nouvelle constitution, craignant alors le renversement de leur ouvrage, firent des propositions de se coaliser avec le Roi pour s’opposer aux entreprises des républicains et le Roi, abandonné de tout le monde, ne voyant aucune démarche faite de la part des puissances et d'après les conseils de Mercy, se décida à se concerter avec eux et à accepter la constitution. La nouvelle Assemblée fut convoquée. Elle est divisée en deux partis bien prononcés et également mauvais ; ce sont les constitutionnels ou partisans de l’ancienne Assemblée et les jacobins ou républicains. Le troisième parti de la droite n’existe plus. Les premiers se disent les amis du Roï, c'est-à-dire du Roi constitutionnel, les seconds se font les ennemis déclarés de la royauté, de l’ordre et de tous les pouvoirs. »
Entre ces deux partis, € également mauvais » se-
1. Le baron de Staël.