Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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en Allemagne. » Les dissentiments croissant entre Louis XVI et ses frères, entre Paris et Coblentz rendaient la question d'intervention de plus en plus épineuse. Le roi de Suède en était arrivé à se méfier autant des ambitions des princes émigrés que de la convoitise des puissances. Le comte Taube, chef de la chancellerie particulière de Gustave IT, en transme ttant à Fersen cette lettre du Roi, ajoutait : « Le Roi est très bien informé de l’indiscrétion des princes de Coblentz et ne leur confie plus rien. Ce qui les terrasserait et rendrait tout projet inutile, ce serait que Leurs Majestés [Louis XVI et Marie-Antoinette] eussent le bonheur de se sauver, car sans cela les deux puissances alliées, avec ou sans les émigrés, leur tireront pied ou aile. »

Une nouvelle fuite était, dans l'opinion du roi de Suède, le seul moyen de tirer le roi et la reine de France du pouvoir des factions et en mème temps de déjouer les intrigues des princes et les convoitises des puissances. Nous verrons tout à l'heure que Fersen devait, d'ordre du Roi son maitre, essayer de faire faire à Louis XVI et à Marie-Antoinette cette nouvelle tentative de fuite de Paris, sans réussir toutefois à persuader à Louis XVI de l’entreprendre.

Fersen n'avait pas manqué de mettre son souverain au courant de l'entente de Louis XVI avec Île parti constitutionnel de l’Assemblée nationale et des secrètes négociations de Marie-Antoinette avec le