Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
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un mot de lui. Je pars demain pour négocier et tâcher de réunir toutes les puissances. »
Le même jour Fersen reçoit une lettre de MarieAntoinette écrite durant le voyage de retour de Varennes :
« Rassurez-vous sur nous ; nous vivons. Les chefs de l’Assemblée ont l’air de vouloir mettre de la douceur dans leur conduite. Parlez à mes parents de démarches du dehors possibles. S'ils en ont peuril faut composer avec eux ‘. »
Le lendemain, nouvelle lettre de Marie-Antoinette écrite après la rentrée à Paris :
Paris, 29 juin.
« J’existe !.. Que j'ai été inquiète de vous et que je vous plains de tout ce que vous souffrez de n’avoir point de nos nouvelles. Le ciel permettra-t-il que celleci vous arrive ? Ne m'écrivez pas, ce serait nous exposer, et surtout ne venez pas ici, sous aucun prétexte. On sait que c’est vous qui nous avez sortis d'ici; tout serait perdu si vous paraissiez. Nous sommes gardés à vue jour et nuit. Cela m'est égal. Soyez tranquille, il ne m'arrivera rien. L'Assemblée veut nous traiter avec douceur. Adieu... Je ne pourrai plus vous CCrIreR...)
1. Klinckowstrüm, Le comte de Fersen et la Cour de France, t. L., p. 142.
2. Klinckowstrôm ibid, Les mots remplacés par des points ont été effacés par Fersen dans l’original de cette lettre,