Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
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nels et l'exécution des lois sévèrement et exactement maintenue. L'influence que la Reine aura eue sur cet heureux résultat, principalement auprès de l’'Empereur, sera le fondement de sa propre considération et de la part qu'elle aura dans le nouvel ordre de choses. Elle ne peut ni adopter d’autres idées ni s'éloigner de cette marche sans se perdre. Elle doit éloigner d’elle toute idée de sortir de France; sil était possible qu’on lui en supposät le projet ou la pensée on y verrait les desseins les plus perfides et la confiance ne renaîtrait jamais. »
C'était donc tout un programme de conduite et de politique que le ériumvirat imposait à la Reine, et il était suivi de menaces si elle ne s’y conformait pas.
Mais obtenir la reconnaissance du nouveau régime par l'Empereur et la rentrée en France des princes et des émigrés, c'était une impossible entreprise. Aussi la Reine fut-elle quelque temps sans répondre à cette lettre. La correspondance commencée avec les membres de l’Assemblée subit ainsi un arrêt. La Reine écrit cette note au bas de cette première lettre reçue d’eux :
« Après cette réponse, j'ai laissé passer quelques jours sans écrire. L’inquiétude les a pris. On a envoyé chercher l'agent. 2 :1 lui a demandé si je n'avais rien à lui faire dire de nouveau. Les deux amis ‘n’ont
1, Barnave et Lameth.