Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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pas caché qu'ils me croyaient très légère, incapable de rien entreprendre, incapable mème de mettre aucune suite dans mes idées. 2 : 1 a présenté de luimême une petite note que j'ai brülée, mais dont le contenu était que les affaires prennent une meilleure tournure, qu'il ne s'agissait que d’avoir du courage et de la constance jusqu'au bout, que les ennemis étaient réduits aux grosses injures, ne pouvant plus rien dire ni faire; qu'enfin ils croyaient à la confirmation certaine de la monarchie, non sans discussion, attendu que les républicains ne voudraient pas se regarder comme battus, du moins sans avoir fait montre de leurs principes, mais en tout cas sans difficulté!.. »

Ainsi, au sein du ériumvirat et du Comité des Cinq, auxquels Barnave avait communiqué la lettre de Marie-Antoinette à « l'agent », l’on n'avait guère cru au sérieux de cette démarche de la part de la Reine, à la sincérité de son désir de coopérer avec eux. La réputation de légèreté et d'insouciance que s'était faite Marie-Antoinette comme dauphine et comme jeune reine, persistait malgré tout. Les membres du Comité la croyaient « très légère », incapable de rien entreprendre de sérieux, de mettre « aucune suite dans ses idées »; sa démarche auprès d’eux n’était probablement qu’une manœuvre du parti de la Cour, qui se servait de laReine pour les tromper et les compromettre. Le fait qu’elle ne répondait pas à leur lettre