Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
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avoir là-bas, la nature de sa commission fait qu'on ne peut la juger.
» Pour ce qui regarde l'Empereur, voici ma position avec lui. Il y a vingt-six ans que nous sommes séparés; depuis ce temps il n’y eut jamais entrenous qu'une correspondance de politesse. Depuis quinze mois il me montre plus d'amitié, mais, par les circonstances mêmes, nous n'avons pas une Correspondance très suivie; mon influence sur lui pour les affaires est donc nulle. Je crois que son intérêt personnel, le souci de son nom et de sa famille le poussent dans une voie différente. Par ce que je viens de dire on verra que mon crédit auprès de mon frère ne peut être compté que pour très peu de chose. Je ne refuse cependant pas d'écrire si l’on croit que cette démarche peut être utile. Je reviens à ce que j'ai dit sur le grand rapport. Je crois que c’est très essentiel de ne pas le retarder, et si je le dis ce n’est pas du tout par une impatience qui serait bien naturelle vu la position où nous sommes, mais parce que je crois que le bien général y est engagé. »
Une note est ajoutée au bas de cette lettre :
« Ayant eu le consentement de l'agent de garder son écriture, je ne copierai plus ses lettres désormais et je me bornerai à y ajouter des notes aux numéros qui en auront besoin. J'ai témoigné le désir que ces messieurs trouvassent un intermédiaire avec lequel je pus causer. Ils m'ont fait dire que cela était impos-