Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
FERSEN ET BARNAVE 65
sible, vu la manière dont nous étions gardés. »
En effet, toutes les lettres qui suivent, formant reponse aux missives de la Reine, sont de la même écriture claire et bien caractérisée. Si c’est celle de « l'agent », qui les écrivait sous la dictée, ainsi qu’il est dit, ou bien celle d’un de « ces messieurs », qui consentait ainsi bravement à s’exposer à ce que ces lettres fussent trouvées un jour et son écriture reconnue, on ne saurait le dire. Remarquons seulement qu'il y a plusieurs de ces lettres dans lesquelles Barnave parle en son propre nom, qui sont de la même écriture. En tout cas il n’y eut pas d’intermédiaire avec lequel la Reine put « causer », qui fut à même de transmettre des communications verbales, et tout continua à se faire par écrit, jusqu'au moment des entrevues dont nous parlerons tout à l'heure.
La réponse de « ces messieurs » à cette seconde missive de la Reine, porte le numéro 2, ainsi que celle-ci, et la date, le 10 juillet, ajoutés de la main de la Reine.
« Le rapport quelque pressant qu’il soit ne peut avoir lieu avant jeudi. L'opinion publique est fortement travaillée en sens contraire; elle avait paru se calmer, l’extravagante conduite de 2 : 91 lui a rendu toute sa chaleur. Ces circonstances ne changeront rien à la conduite des hommes dont le caractère est
1. Le comte de Provence, qui avait pris le titre de régent en raison de la captivité du Roi et du Dauphin.