Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

x NOTICE BIOGRAPHIQUE

officiers à la lanterne, Et cependant, dit-il avec complaisance, ce bataillon fut bientôt, pour tout ce qui est du métier de soldat, égal à un vieux bataillon. Les mentions dont il fut honoré aux sièges de Dunkerque et de Maëstricht confirment amplement cet éloge.

Cette question des volontaires, de leur rôle, de leur importance, a donné lieu aux conclusions les plus opposées, et excessives de part et d'autre. Ces volontaires qui n'auraient pu, à eux seuls, sauver la France, mais sans lesquels l'ancienne armée ne l'aurait pas pu non plus, réunissaient avec une force subversive un élément vital. Ils donnaient l'indiscipline des masses nouvelles venues, mais aussi la solidité éprouvée du grand nombre d’entre eux qui étaient d'anciens militaires reprenant les armes. De l'union des uns et des autres devaient surgir l’ardeur, l'énergie, la constante résolution et la soudaine éclosion du génie militaire, qui en firent si vite des armées incomparables. Du reste, quand s'opéra. l'amalgame de 1793 à 1795, le vieux bataillon uni à des bataillons de nouvelle levée fut quelquefois lui-même un bataillon de volontaires de l'année précédente devenus égaux aux vieux soldats.

Il faut observer aussi que les inconvénients et les torts imputables toujours aux volontaires étaient multipliés et aggravés à un degré extraordinaire par la ‘situation générale et la fermentation qu'entretenaient l'élection des officiers, les clubs militaires, les exei{ations à dénoncer leurs supérieurs (voir les félici-