Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

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avec mOn rapport au miniftre, une fuffante idée de l’état de lParmée au moment que J'y atrivai Je m'étais pas plus fatisfait que lui de la tâche qui m'était impofée : cependant je ne crus pas avoir le droit de demander mon changement. (#) N'ayant jimais rien demandé au gouverrement, relativement à des dignités, places, ou fon@ions : je ne voulus pas commencer. Je {rtis que je pofte d'un foldat eft 1à où on le place, & j'y reftai.

Ce ferait bien ici le cas d’obferver à ceux qui me regardent comme ayant été dans ce tems la créature d’un parti dominant, que rien ne prouve plus cette abfurdité que mes continuels déplacemens, & fur-tout les tâches pénibles qui m'étaient impofées. N’ef-il pas au refte bien pofiuf que, me trouvant mal à, je me fufle fait placer ailleurs, f j’eufle joui d’une grande & réelle influence ? Mais je crois que, dans cette circonflance, il ny avait pas plus d'influence que d'influenceurs. La potion de la France était pénible , & chaque républicain fefzit de fon côté ce qu'il pouvait pour fauver la liberté.

$-. 134. Quelque pénible que fût la tâche que J'avaisà remplir, je fentis qu’elle m'était impofée, ë je pris les moyens qui me parurent les plus propres à me mettre promptement à même d’exer-

mn ,

(*) Cette réflexion n’eft point une inculpation, di. recte ni indirecte , adreflée à Tureau ; car on voit, par la fin de fa lettre au comité de falut public, que ce n'eft point aux places ni aux dignités qu'il en veut, & qu’il ne demande qu’un pofte où il puifle être utile.