Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

L'ayy

ger mes fon@ions. Je me concertai donc avec les repréfentans du peuple qui fe trouvaient à l’armée, & avec tous les officiers généraux. Mon premier foin devait être d'étudier les localités par des reconnaïffances; mais je fus dans les premiers jours contrarié par le débordement dés rivieres multiphées aux environs de Perpignan. M'étant impoñlble de parçourir toute notre ligne, je pafai les premiers jours à l'étude de nos admi, niftrations.

Cependant l'étude des adminiftrations, quoique très importante pour un général en chef, ne pouvait & ne devait pas me fuflre : il fallait connaître les plans qui avaient été tentés, ou exécutés, ou manqués fur ce théatre de la guerre par notre armée , ainfi que par celle de l'ennemi. Il fallait, d’après la connaïflance exaéte de notre poftion & de celle des Efpagnols, d’après leurs forces & les nôtres, combiner un plan d'attaque, ou au moins adopter & établir un plan afluré de défenfe, en attendant des renforts.

Je fentais fans doute la néceflité de toutes ces connaïffances ; mais j'avais peu de moyens de me les procurer. Ce qui paraîtra fans doute furprenant, C’eft que je ne trouvai, en arrivant à cette armée, ni cartes géographiques, ni plans, niinftruétionsr édigées par le gouvernement , qut duffent me fervir de guide dans ma marche. J'avais bien une petite carte de Caffini ; mais il, n’y était pas du tout queftion de l’Efpagne, & je ne favais où m’en procurer une bonne de ce pays là.

Peu de gens ont fenti & veulent convenir de la cruelle pofition où fe trouvaient les géné=