Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

[ 240 ] exécutif qui y étaient au nombre de huit ow neuf, vinrent de fuite chez moi s'aflurer de mon état, pour ne pas laifler l’armée fans chef, & pour que la chofe publique ne fouffrit pas de ma maladie.

Un de mes aides-de- camps rédigea un ordre par lequel je cédais le commandement à un autre officier général, & je fignai cet ordre. C'était le général de divifion Daouft que Je chargeais du commardement provifoire , parce qu’il avait déja commandé en chef cette armée après le départ du général Barbantane , & parce qu’il fe trouvait conféquemment plus au fait.

Mes aides - de-camps porterent au bureau de l'état-major tous les papiers qu’ils trouverent chez moi, relatifs à l’armée; & chaque fois qu’il arrivait de la convention, ou du bureau de la ‘ guerre, des lettres à mon adrefle, on les renvoyait à mon fuccefleur , ou au chef de l'étatmajor. Je me fais un fatisfefant devoir de déclarer que je trouvai, chez les habitans de Perpignan , tous les fecours que néceffitait le danger de ma pofition. Les adminiftrateurs du département m'envoyerent une garde-malade qui était connue depuis long-tems par fon afliduité, fon zele . fes connaiflances, & les foins qu’elle donnait aux malades. La municipalité s’empreffa de fatisfaire au befoin de divers meubles , & du linge, dont je m'étais paffé jufqu’alors , parce que j'avais été en fanté, & que javais vécu dans lés camps, Plufieurs citoyens fe firent un

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