Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

E 25 heures de combat, nous fûmes maîtres de ces trois hauteurs & de la ville.

Je laiflai la plus grande partie de la troupe placée militairement hors de la ville; jy entrai feulement avec un bataillon, le chef de l’étatmajor, un commiflaire des guerres, le chef d'artillerie, & le direéteur des fubfiftances. Ces divers officiers furent chargés de faifir tout ce qui pourrait fervir à la république, &c le commandant du bataillon fut chargé d'empêcher tous dégûts, pillages, gafpillages & incendies, Le bataillon que javais fait entrer avec moi, n'était que pour l’établiffement de cette police dans la ville de Ripoll.

Je fis d’abord vifiter les atteliers d'armes de la ville; nous y trouvâmes beaucoup d'armes, & fur-tout beaucoup d’outils. Je m’empreflai de les faire pañler dans l'intérieur de la république: je fentais qu’étant en guerre avec l’Allemagne & l'Angleterre, les outils devenaient un objet précieux & intéreffant pour la république.

Nous trouvâmes beaucoup de fubfftances dans Ripoll, & la charge de deux mulets d’ar‘genterie. Le rapport qu’en fit dans le tems Du-. gommier à la convention nationale, prouve que, malgré la difficulté des pañfages &c les tentatives journalieres de l'ennemi, je fis entrer en France à cette époque des prifes immenfes.

Tous les habitans avaient fui; cependant j'en fis rentrer quelques-uns que la crainte avait fait cacher hors de la ville: je leur fefais donner les fubfiftances comme à la troupe; -& là, comme ailleurs, j'ai fait tous mes efforts pour prouver