Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

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dant la nuît, l'armée entra dans la ville. Plufeurs maifons étaient en feu dans le quartier par. où nous entrions; je vifitai ces maifons avec le commandant d'artillerie, 8: nous remarquâmes que le calme qui exiftait encore, . retardait feul l'incendie des bâtimens , dont les planchers brüaient lentement.

» Je fus reprendre le même logement que j'avais occupé lors de notre premiere entrée à Campredon: je trouvai en cendres le fourrage fur lequel j'avais. couché, dans une chambre plafonnée, où le feu: s'était éteint fans caufer aucun dommage. Je communiquai à un général de brigade la crainte que pouvaient donner ces marques d'incendie général; 1l parut ne pas approuver l'agitation que cette obfervation pouvait ré= pandre dans l’armée qui avait befoin de repos. Je n'en parlai plus, & je fus me repofer.

» Le vent,.qui s’'éleva avec force quelques heures après, manifefta l'incendie dans une grande partie de la ville; je fus de fuite chez toi, où de la fenêtre.nous vimes en feu toutes les maiïfons fituées dans les vallons qui aboutiffent à Campredon, à une grande diftance de la ville. Ce fut alors, je crois, que. f’ordre fut donné de fortir l'artillerie, les équipages &r les convois.

” » Vers le milieu dujour,.toute l’armée étant réunie fur l’efplanade , la ville ne nous parut plus qu'une horrible mafle de flammes & de fumée. Je penfe qu'on ne peut pas héfiter de croire que le feu avait été mis par-tout dans la ville avant notre arrivée. |

» Signé, THERSSAC,; chef du génie. » TARN