Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.
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Je fuis loin de douter qu’il n’y ait eu effec= tivement dés individus qui ont travaillé , pendant la révolution, à tirer parti des circonftancés. Je penfe qu’il devait y avoir de ces individus dans les Cordeliers & dans les Jacobins : mais ce ferait une injuftice de croire qu’ils avaient pu corrompre toute la fociété; ce ferait une abfurdité coupable de les condamner en mäfle. Sufft-1l de favoir qu'il y a eu une faétion, ou une confpiration , pour avoir le droit d’affirmer qu'un tel ou tel fut un confpirateur ? Celui qui dirait à un homme, ;/ y à eu une confpiration , donc tu en es, ferait auffi inconféquent que cel qui répondrait, Je ne fuis pas un fatticux , donc il n'y a jamais eu de failion.
Jai, d’après ce que difaient quelques journaux fur la faéion d'Orléans, cherché fouvent dans les fociétés fi jy découvrirais les trames & linfluence d’une telle fa@ion : je n'ai rien découvert, je n'ai rien vu de pofñitif à ce fujet; mais , d’après mes réflexions fur les premiers Jours de la révolution, voici mon opinion au fujet de cette fa@ion.
Les premiers révolutionnaires , ne fongeant pas à l’établiffement d’une république en France, ne vifaient qu’à tempérer & régularifer la monaïrchie, Quelques: uns prévirent fans doute que le même monarque ne confentirait jamais à faire des facrifices de bonne foi ; ils purent croire qu'un traité pafñlé avec une autre famille ferait plus für, parce que cette famille n’ayant rien à exiger, prendrait fans doute le peu qu’on voudrait bien lui donner,