Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

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la réunion de la Savoie à la France, l'avantage mutuel qu’en doivent retirer les deux nations. Ce n’eft pas feulement un morceau d’éloquence, C’eft de plus un ouvrage de favante &c profonde politique, qui ne laïfle aucunement la queftion douteufe , 8 qui réunit la Savoie à la France, non par des paroles, mais par des raïfons profondes & évidentes.

Après avoir entendu le difcours lumineux du rapporteur, la difcuffion s’ouvrit fur la réunion. Plufeurs orateurs parlerent pour , un feul député parla contre, & la convention nationale décréta , à Punanimité , la réunion de la ci-devant Savoie à la république françaife, fous le nom de département du Monr-Blanc.

Ce décret ayant pañlé au milieu des plus vifs applaudiflemens, je répondis à la convention dans les termes fuivans :

« Repréfentans républicains , nous donnons # aujourd’hui à l'univers philofophe le premier # exemple d’un contrat diplomatique pañé entre » deux vrais & légitimes fouverains. Certes, ce # contrat honorant également les deux parties , » l'une outragerait l’autre, f elle lui en fefait #5 des remerciemens. Maintenant tous les fenti»# mens de reconnaiffance , dont font animés les » ci-devant Allobroses, fe confondent & doi» vent Être confondus dans ceux de l'amitié. »

Si mes compatriotes eurent point à fe plaindre de mes travaux & de mon zele dans cette miffion honorable , je fuis en même tems afluré qu’ils ne m’accuferont jamais d’avoir comproimis ou de m'avoir pas foutenu la diguité du

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