Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

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peuple que je repréfentais. On vient de le voir par ma réponfe à la convention nationale. Jai toujours été convaincu que la fouveraineté d’un peuple ne tient point à la plus ou moins grande étendue de fon territoire.

$- 52. Dès que le décret de notre réunion eut été rendu, nous en fimes part à la commiflion qui, d’après lafflemblée des Allobroges, exerçait le gouvernement provifoire dans la cidevant Savoie. A la réception de notre dépêche, tous les Allobroges manifefterent la plus grande fatisfation & la plus vive joie. On ordonna des fêtes dans tous les cantons; les villes furtout , poflédant plus de moyens , fêterent de la maniere la plus folemnelle la réunion du peuple allobroge à la république françaife.

$- 53: Je reftai quelque tems à Paris, pour my occuper auprès du bureau de la guerre (*} des befoins de la légion des Allobroges. Il était

inutile , en effet, de retourner de fuite à

Chambéry, puifque ma mifion de commiflaire fe trouvait terminée par le décret de réunion. Mes ennemis ( & je n’en ai jamais manqué ) euffent certainement defiré que , pouffé par or-

: 1 ER gueil ou par enthoufiafme , je me fufle empreflé >

(*) Il ne me reftait plus de devoirs à remplir que comme lieutenant-colonel de la légion allobroge, Etant réuni à la France, je n’étais plus ni repréfentant ni commiffaire de la ci- devant Savoie ; je n'avais plus à me méler de fon gouvernement, puifque par le décret de reunion la convention envoyait quatre commiflaires

pris dans fon fein, pour organifer le département du Mont. Blanc.

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