Mémoires politiques et militaires du général Doppet, contenant des notices intéreffantes and impartiales sur la révolution française, etc.

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déjà marquans , vous deviendrez & vous refterez toujours nul. Je n'ai pas befoin de répéter quelle fut ma réponfe dans cette circonftance : cette réponfe fut marquée depuis dans ma conduite, & je ne mis jamais mon intérêt au-deflus du bonheur de ma patrie.

Le fecond parti quon me propofa pour la Savoie, fut de travailler d'accord avec la république de Geneve, pour devenir avec elle Ze quatorzieme canton fuifle, dont la ville de Geneve ferait la métropole. Ce projet était d'autant plus extravagant , qu'il ne dépendait ni de la France ni de la Savoie de le mettre à exécution; & propoler une telle mefure, ceft ne pas connaître la diplomatie des Suiffes , ou bien c’eft être entiérement aveugle fur la conduite politique de la Suifle depuis 1789.

La fituation des Allobroges m’intéreflait aflez pour que je méditafle fur ces réflexions, & que qe ne m'en tinfle pas à ma feule opinion. Le réiultat des difcufions, chez tous les gens de bonne foi, fut que ces deux partis n'étaient admiffibles ni lun ni l’autre; & puis la vérification des vœux des communes de la Savoie prouvait qu’il ne nous appartenait plus de difcuter. Nos devoirs nous étaient tracés par les Savoifiens , c'était de travailler à leur réunion à la république françaife. Différens motifs fefaient qu’on s’oppofait dans plus d’un endroit à la réunion. Les uns le fefaient par amitié & reconnaiflance pour la cour de Turin; d'autres, pour Ôter des alliés & des amis aux Français devequs libres : 1! y en a qui s’oppas