Mémoires sur la Révolution française
LA RÉVOLUTION ÉCLATE 47 je jetai un cri et je m'évanouis. Si je n'avais pas eu avec moi une dame anglaise, qui eut le courage de haranguer la foule et de dire que j'étais une Anglaise patriote, ils m’auraient certainement assassinée, car ils commençaient à m'accuser d'être une amie du pauvre Foulon, et de vouloir comme lui, à ce qu'ils disaient, que le peuple se nourrit de foin. Je n’essayai pas d'aller plus loin, et je rentrai chez moi à demi morte. On me mitau lit, on me saigna et je fus fort malade. Peu après je reçus une lettre du duc d'Orléans, qui me priait de me rendre sans retard chez lui à Monceaux, mais je l’envoyai prévenir de ma posilion. Il vint me trouver immédiatement et fut trèsalarmé de me voir si souffrante. Je lui demandai alors comment il avait été reçu à Versailles et pourquoi il était revenu sitôt, puisque les États étaient alors réunis au Jeu de Paume et qu'il avait un appartement au château. Ilme dit qu'en arrivant il élait
allé au lever du roi, qui avait lieu en ce moment. Le