Notes de police : de Robespierre à Fouché : documents inédits : papiers secrets, erreurs judiciaires, complots, pamphlets, choses d'Église
TROIS HOMMES A LA ROUE î 5
leu (1); elle finissait ainsi : « Ces réflexions sont dignes d’être présentées au Tribunal suprême d’un roi qui, déjà, par la suppression de la servitude dans ses domaines, et l’abolition de la question préparatoire, a montré à la nation combien il aime épargner les pleurs et le sang des hommes. Délibéré à Paris, ce 14 février 1786. »
Cet écrit déchaïna les colères les plus vives contre le Parlement, qui s’en irrita et s’en trouva humilié. On ne se gêna plus, dans le public, pour rappeler les jugements iniques qu'il avait rendus, sa conduite odieuse dans les affaires publiques, sa haine contre tous ceux qui avaient voulu répandre la lumière, introduire des nouveautés utiles, réformer des abus.
Sur ces entrefaites, on apprend que des erreurs judiciaires viennent d’être découvertes à Rouen, à Lyon, à Laon; à Caen et à Toulouse, les juges ont condamné des jeunes filles à être brülées vives pour des crimes imaginaires... L’exaspération est à son comble. ET
Le Parlement de Paris comprend qu'il faut agir, pour imposer silence aux trop zélés défen-
(1) Né en 1755 en Picardie, mort à Laon; il s'établit de bonne heure en province, et fut correspondant de l'Institut.