Oeuvres diverses

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« d’une si grande joie que je ne me possède plus. « Ouelle carmagnole on vous fait danser, Autrichiens, « Prussiens, Anglais! Messieurs, vous savez mainte« nant ce que peut le bras des patriotes, depuis qu’ils ne sont plus trahis. Il y a longtemps que je vous ai « prédit que vous vous en tireriez comme Arlequin, et « qu'à la fin du bal vous payeriez les violons. Brigands couronnés, VOUS croyiez qu'il n’y avait qu’à se baisser et à prendre des villes, des provinces, des départements. D'avance vous vous partagiez nos dépouilles. Mais nous allons être plus unis que jamais pour vous détruire. Ça ira ! ça ira! »

C’est contre les prêtres qu'Hébert réserve ses traits les plus acérés. Le Père Duchesne a un vieux compte à régler avec les faux-semblants, les Macettes et les Tartuffes qui imposèrent au peuple le long jeûne du moyen àge, el tant de fois lui ont fait trainer un béat fagot au bûcher de ses libérateurs. Aussi a-t-il épuisé contre eux le feu roulant de ses eatilinaires ?

« La raison a triomphé. Les Français ne veulent « plus d'autre Dieu que la liberté. On va s’instruire au « spectacle, qui vaut mieux que les sermons des ca« pucins. » « Grande joie du Père Duchesne de voir « les cagots obligés de se cacher dans leurs caves pour « y dire leurs patenôtres et leurs oremus, de les en« tendre accuser leur bon Dieu d’être sans-eulotte, « attendu qu’il ne lance pas sa foudre. »

Aussi Hébert applaudit-il au zèle des départements, où « se donne, dit-il, le dernier branle. »

« Partout, dans les villes et les campagnes, on « chasse à coups de fouet les imposteurs qui ont « égorgé les générations. Ils sont obligés de rendre à la « République tout ce qu'ils ont volé au peuple igno« rant. La statue de la Liberté remplace dans les « églises les magots et les magotes que les fourbes « appelaient des saints, Les calices, les ciboires, les