Oeuvres diverses

HOpie naissance du prolétaire à l'estime perfide des aristocraties. Martyrs dont on n’a guère remué la poussière! Par eux, l'esprit humain, l'esprit de la Grèce et de Rome, évoqué un instant par la Renaissance, faillit triompher à jamais ; ils virent dans la Révolution le débat fatal de la justice et de la société, et ils se jetèrent sans hésiter dans la lutte. À leur voix, bastilles, monastères et parlements s’écroulèrent, et dans Notre-Dame régénérée, sur l’autel des sacrifices, l’hérétique du moyen-âge, Jamie de Voltaire et de Diderot, la Raison a trôné !

Salut, Hébert et Pache, purs et nobles citoyens ; Chaumette, que le peuple aimait à l’égal d’un père ; Momoro, plume ardente, généreux esprit ; Ronsin, général intrépide ; et toi, douce et mélancolique figure par qui le panthéisme allemand donna la main au naturalisme français, Clootz Anacharsis !

L’orgueil et l'ambition, cachés sous d’hypocrites formules, ont sacrifié ces hommes, et la Révolution a péri avec eux.

Toujours se dresse avec outrecuidance le parti des impuissants, des purs et des vides ; toujours la négation, sous le masque menteur de puritanisme et de vertu, oppose à la vie et à l’action l'argument du bâillon et du poignard. Toujours les victimes sont souillées par les bourreaux. Mourir est doux pour l’homme dont la vie tout entière a été un combat: c'est le repos. Mais mourir dans son honneur, savoir que d’impitoyables adversaires souffletteront la tête coupée, frapperont la poitrine morte, interpelleront la bouche qui ne peut répondre et l’appelleront lâche !

Savoir qu'ils s’allieront contre vous, même avec leurs propres ennemis, parce que vous n’eûtes pas leur projet égoïste et leur arrière-pensée déloyale, parce que la justice et non l'intrigue fut votre but; savoir que leur audace trouvera créance et que les plus nobles