Oeuvres diverses

flottant sur des épaules d'albâtre, cette figure chérie des poëtes ct des peintres, n'est-ce point l'héroïne mystérieuse du collier, la maitresse de royale maison qui, d’un geste si gracieux, offrait au serrurier Gamain le verre de vin empoisonné ?

Allons, Hébert! prends ton fouet sanglant, armetoi de ton rugissement le plus sauvage. Vois-tu ces femmes nues se débattant au milieu des dragons-missionnaires de Louis XIV, ces vierges, ces enfants éperdues de douleur et de honte entre les bras de beaux officiers et des galants seigneurs? Entends-tu sur le vent des triomphales fanfares le sombre chant du viol? Connais-tu Fontenelle, ce baron breton qui, au retour de chasse, aimait à enfoncer ses pieds dans les entrailles des filles éventrées? Hébert! pense à ta mére, pense à tes sœurs, pense aux haillons des misérables. La mesure est comble, l'heure est venue ; sois la vengeance, sois le châtiment !..

…. Soixante-dix ans ont passé sur ces tombes ; ne remuons pas des cendres éteintes. Faut-il le dire cependant? la satire de la vivante s'est bien étrangement transformée en apothéose de la morte. Le nom de Marie-Antoinette rappellera toujours le scandale de certaines amitiés qui font penser à Lesbos, et le catalogue de la bibliothèque de Trianon, ce terrible témoignage, a fait comprendre le témoignage d'Hébert. Cest plaider, je le sais, une cause perdue d'avance. Entre le vendeur de contremarques qui a sacrifié sa vie à une idée, et l'épouse sans amour, la reine sans pitié, mais fille de Marie-Thérèse et des césars, morte en combattant pour les millions de sa liste civile, un esprit délicat de notre bonne société pourrait-il hésiter un instant ?

L'histoire a son Elysée avec son ciel d'azur, des jardins dessinés par Le Nôtre, des jets d’eau au doux murmure. On n'y entre qu’à condition d’avoir été bien