Oeuvres diverses

centre des cerveaux bouillonnants. À chacun sa tâche. Les Jacobins furent l’organisation républicaine, dure, froide, négative, fille de la Fatalité et des eirconstances: mais les Cordeliers, c’est l'élan et l'initiative. Toujours ils se trouvent cn tête des grands mouvements de la Révolution. Là éclatent Danton et Desmoulins, lorsque l'espérance est vivante dans leurs cœurs, et qu'ils n’ont pas encore perdu leur virilité sur le sein d’une femme. Marat mugit avec la rage du joueur qui voit en péril l’enjeu de toute sa vie, la Révolution. Hébert, Chaumette, Vincent, Momoro, élèvent l’épouvantable drapeau des souffrances populaires. Théroigne l'héroïque évoque la femme, cette grande opprimée que la science n’a pu sauver encore du mysticisme. . Mais silence ! Ecoutons un inspiré; le Prussien Clootz a la parole.

Clootz apparait comme l'ange de la Révolution, le sceau de l’alliance entre la France et les peuples. Nulle bouche n’a trouvé des paroles aussi étrangement belles sur l'unité humaine. Nul esprit n’a sondé aussi avant dans les siècles, contemplé d’un œil plus sùr, d’un point de vue plus élevé, l'avenir de la République et du monde, n’a proclamé avec tant de foi le symbole de : « NOïRE-SEIGNEUR LE GENRE HUMAIN. »

La plus grande figure de la Révolution française était un Allemand. Homme des vastes utopies et des horizons sans limites, âme et cœur de poîte, cet apôtre de la fraternité universelle, le premier passe le Rhin avec l'olivier de paix. La fatale barrière, tant de fois rougie du sang des deux peuples, devient dans ses rêves la grande artère d’une même patrie habitée par des frères. Infortuné ! De ces deux pays dont il médite l'éternelle union, l'Allemagne le proscrit ; la France, à laquelle il se donne, le jette à l’échafaud. Baron prussien et riche, il échange ses millions et ses titres contre le nom de citoyen; il se fait l'ennemi des rois, le