Oeuvres diverses

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Jl a fait du chemin, Jacques Bonhomme; il s’est e son long agenouillement, et l’ingrat brandit sur ses bons seigneurs el ses bons prêtres sa hache tant de fois brisée. Il est devenu l'acteur des grandes scènes, Je docteur ès bon sens, herr Omnes, monsieur Tout le Monde, ce messie déjà annoncé par Luther. Hébert, comme Jean de Mehung, comme l’auteur du Renard, comme Villon, Rabelais et Régnier, est un poète de cette iliade des rues et des carrefours.

Tvrtée vulgaire, il continue, dans l’argot de ses précurseurs ; l'hymne de liberté au refrain égalitaire, et sa strophe écrite avec une pique, fiévreuse et entrecoupée comme la colère, domine le glas du tocsin et le bruit de la fusillade. Il semble qu'au milieu de cette mêlée et dans cet assaut du vieux monde, le barde inculte n'ait pas le temps d’apprêter sa phrase et de tourner sa période. Tantôt un mot à la Cambronne échappe de ses lèvres frémissantes, pour caractériser le vif d’une situation ; tantôt un tableau pantagruélique, mirage des jouissances promises et du bien-être évoqué, relève les courages et fait oublier à ces glorieux Lazare de la faim, la soif et les misères d’une révolution.

Le Pére Duchesne n’est pas un Jupiter assis sur ces nuages d’où l’on dessine à loisir les contours et les lignes idéales. Sa grandeur ne le retient point au rivage ; elle ne l'empêche pas de plonger jusqu'au fond de l'abime, de se mêler au brouhaha et aux tumultes des foules. Tout chez lui vit et respire ; chaque évènement le frappe et le saisit au collet, lui arrache un bravo ou un juron.

Ce caractère, éminemment actuel, fait du Père Duchesne une œuvre à part, où chaque épisode se détache burlesque ou sérieux, mais toujours instructif. On pourrait reconstruire la Révolution avec les sommaires placés en tête de ses numéros :

« À bas les cloches ! ou grande découverte du Père

relevé d