Oeuvres diverses

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un tas de fariboles qui font mal au cœur? Cela diminuerait d'autant lenombredes écraseurset des écrasés.

« Et pis, pourquoi est-ce que les évêques et les abbés ont des quatre cent, et des deux cent et des cent cinquante mille livres de revenus? Ce n'est-il pas pour avoir une table plus friande que celle du roi ? C’est pour avoir de beaux carrosses, c’est pour jouer un jeu d’enfer, c’est pour entretenir les danseuses d’opéra qui se costument plus richement que les duchesses… A quoi que c’est bon ces petits abbés farauds, à frisure à la Monte-au-ciel et à badine? Et ceux des séminaires, qui ont des cheveux plats qui frisent comme la rue Richelieu? Toutes ces frocailles se croient les premiers moutardiers du pape, pour avoir tout quitté pour ne rien faire et direavec le nez quelques patenôtres qui ne font ni croître le blé ni diminuer le pain. Je n’avons pas étudié le latin, mais si je voulions dégoiser un peu, nous dirions qu’il vaudrait mieux appliquer leurs feuilles de bénéfices à de belles et bonnes écoles de charité, où nos enfants puissiont aller, ne serait-ce que pour apprendre ce qu’on appelle un petit mot d’arithmétique ou autre chose qui puissiont leur servir au besoin, ou pour bâtir des hospices aux malades, aux estropiés et aux pauvres petits orphelins. »

Le Père Duchesne, comme Pan urge, comme Sgana-

relle, et mieux que Figaro, est une de ces créations primesautières, dans lesquelles le peuple s'affirme en face des Piccrochole et des Bridoison, des don Juan et des Almaviva.

Sous cette noire moustache, à cette physionomie

large et ouverte, à cette cocarde ébauchée par Marcel, ne reconnaissez-Vous pas le serf narquois du moyen âge, le Panurge moqueur qui s’exerçait éontre messire Jean dans les fabliaux, et se vengeait d’un coup de pied ou d’un coup de poing par un bon mot ?