Oeuvres littéraires : ouvrage orné d'un portrait
(SEPTEMBRE 41785) 17 l'extrémité de ses jardins, ce qui fait presque un demi-quart de lieue, et la distance est d’autant plus pénible qu'il faut toujours ouvrir des grilles, et monter de terrasses en terrasses. Là, ou il écrit dans son cabinet, ou il se promène dans les allées qui l’environnent. Défense à qui que ce soit de l’approcher : il renverrait celui de ses gens qui viendrait le troubler. Sa manière est de relire souvent ce qu'il a fait, de le laisser dormir pendant quelques jours ou pendant quelque temps. « Il importe, me disait-il, de ne pas se presser : on revoit alors les objets avec des yeux plus frais, et l’on y ajoute ou l’on y change toujours. » Il écrit d’abord : quand son manuscrit est trop chargé de ratures, il le donne à copier à son secrétaire, jusqu’à ce qu'il en soit content. C'est ainsi qu'il a avoué au théologal de Semur, homme d’esprit et son ami, qu'il avait écrit dixhuit fois ses Époques de la nature, ouvrage qu'il méditait depuis cinquante ans. Je ne dois pas oublier de dire que M. de Buffon, qui a beaucoup d'ordre, a placé ainsi son cabinet, loin de sa maison, non seulement pour n'être pas distraitt;
1. A l'égard de ces complaisants, de ces courtisans, de ces adorateurs, j'ai une réflexion à faire, que je n'ai trouvée nulle
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