Oeuvres littéraires : ouvrage orné d'un portrait
(sepremBrE 1785) 25
être dans lPâme de M. de Buffon, en annonce sous un autre rapport la beauté, et même la simplicité. Aussi, par une suite naturelle, il est facile à tromper, quel que soit l’ordre extrême qu'il mette dans ses affaires, et on vient d'en avoir la preuve.
Il y a un an que le directeur de ses forges lui a fait perdre 120.000 livres. M. de Buffon, depuis trois ans, avait consenti à n’en être pas payé, et s'était abandonné à tous les prétextes et tous les subterfuges dont la fraude se colorait. Heureusement cet événement n’a point altéré sa sérénité ni influé en rien sur la dépense et sur l’état qu'il en tient. Il a dit à son fils : « Je n’en « suis fâché que pour vous; je voulais vous « acheter une terre, et il faudra que je diffère « encore quelque temps. » Il a toujours une année de son revenu devant lui. On croit qu'il a cinquante mille écus de rentes. Ses forges ont dû beaucoup l’enrichir. Il en sortait tous les ans huit cents milliers de fer ; mais il y à fait d’un autre côté des dépenses énormes. Cet établissement considérable lui a coûté cent mille écus à créer. Elles languissent aujourd’hui, à cause du procès qu'il a avec ce directeur ; mais