Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

SUR L’AGIOTAGE ET LE CHANGE 141

n'augmentent de valeur que parce que l’assignat perd de son prix; que l’assignat ne perd de son prix que parce qu’on présente aux capitalistes et propriétaires d'assignats des valeurs réelles assurées ou transportables dans l'étranger; que c’est par les manœuvres de Pittet de ses agents que ces valeurs sont créées, répandues et offertes dans la République; qu'en dernière analyse, cette conspiration consiste dans la solidité de ces valeurs combinées avec la peur des capitalistes ; qu’en exagérant cette solidité et qu’en excitant cette peur, il est évident que nos assignats doivent perdre et nos denrées augmenter. C'est sous ce point de vue, c’est sous ce résumé qu'il faut méditer les moyens de combattre Pitt et ses agents, et voir comment il faut s’y prendre, quelle loi nous devons porter, non seulement pour arrêter l'effet de cette conspiration tortueuse et terrible, mais encore pour réparer le mal qu'elle nous à fait.

Il me resterait maintenant à vous présenter les moyens dont je parle; ils constituent la seconde partie de mon discours; mais j'observe à la Convention qu'il est prudent de les tenir secrets jusqu’à ce qu’ils aient été présentés et livrés à la méditation des comités que je vais vous indiquer. Mes mesures seraient maintenant sujettes à une trop longue discussion. Les hommes qu'il importe de frapper, l'esprit de leur coalition et de leur habitude en agiotage, sont tels, qu’ils trouveraient sans peine le secret de tourner à leur bénéfice l'intervalle entre cette discussion et vos décrets, si les bases de ces. décrets étaient connues, et leurs développements analysés. Songez qu'il faut enfin combattre Pitt et les agioteurs à outrance. Ge ne sont plus des moyens ordinaires