Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine
116 OEUVRES POLITIQUES DE FABRE D'ÉGLANTINE
Tei se présenteront peut-être des hommes qui viendront nous alléguer l'intérêt et la vivification du commerce. Et qu'est-il maintenant, notre commerce ? Il est réduit à presque rien. D'ailleurs, il s’agit du salut de la patrie et non du commerce. Les puissances étrangères avaient aussi leur commerce à considérer, et elles n’ont pas hésité àrompre toute communication avec nous. Elles ont ordonné à tous les eselaves de nous refuser le feu et l’eau. Rejetons enfin à notre tour ces esclaves; plus de liaison avec eux. Quel bien nous ont-ils fait ? Aucun. Nos liaisons avec leur pays n'ont servi qu’à tenir nos portes ouvertes à tous les traîtres, à tous les conspirateurs. |
L'Angleterre, l'Autriche, la Prusse, la Hollande n’ont d'intérêt commercial secret avec nous que pour notre ruine; que les artisans extérieurs et intérieurs de cette ruine en soient eux-mêmes les victimes !
S’il existe entre notre patrie et les peuples neutres où amis quelque relation commerciale honnète, et qui ne tende pas à nous nuire, il est des moyens de favoriser ces relations. Les hommes probes de tous les pays ne se refuseront pas aux précautions d’un peuple que la trahison environne de toutes parts. Au reste, une réflexion importante doit vous tomber dans l'esprit : c’est que ce sont précisément les eités les plus commerçantes qui ont manifesté le plus de trahison et d'incivisme, Bordeaux, Marseille, Lyon, Rouen ont été les points centraux de la trahison.
Laissons done de eôté ees objections de commerce dont l'esprit est toujours moins de servir la patrie que l'intérêt partieulier. La nation française n'a maintenant qu'un gain à maintenir et à soigner, c’est la liberté.
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