Orateurs et tribuns 1789-1794

176 ORATEURS ET TRIBUNS.

ladie de répandre des écrits même à ses frais, mullipliant livres, brochures et traductions, politique subtil, pénétré de la difficulté de concilier son idéal avec la pratique et croyant à son machiavélisme, dévoré du désir d'arriver à la fortune, à la réputation et frappant à toutes les portes, mêlé à Londres et à Paris aux pires bohèmes de la littérature qui le dupent lexploitent, déveloutent en quelque sorte sa probité, restée réelle au milieu de ces tripots, candide, crédule à l'excès, et toutefois porté vers l'intrigue et les - moyens tortueux par l'éducation même qu'il reçoit de la vie, d’un commerce facile dans la société et dans les discussions verbales, âpre et violent dans la polémique, maladroit dans ses entreprises privées qui sombrent à l’envi, tête fumeuse chauffant sans cesse pour l’imprévu, le grandiose, sans souci du fact moral, de la mesure f.

Auteur d’une dissertation paradoxale sur le droit de propriété qu'il appelle un vol dans la nature (la propriété, c'est le vol, dira plus tard P.-J. Proudhon), et qu'il composa, affirme-til, pour qu'on adoucit les peines contre les voleurs?, enfermé deux fois à la Bastille, associé à un sieur Vinglain pour propager

1 Il croyait à la puissance de la presse. « Qui a fait la révolution des États-Unis, disait-il ? — Les gazeltes. »

2 Voir dans Morellet (Mélanges, t. II), la réfutation de cet étrange écrit.