Portalis : sa vie, et ses oeuvres

AVOCAT 21

il voyait leurs côtés faibles, leurs vices secrets, et il n’hésitait pas à leur préférer sa tranquille et simple Provence.

Sa correspondance avec M°° Portalis renferme, à ce sujet, beaucoup d'appréciations précieuses à recueillir ; quelques-unes semblent datées d’hier :

« Paris, écrivait-il peu de jours après son arrivée , » Paris est une ville immense et trop immense. Elle » s'agrandit toutes les années. Chaque visite est un long voyage. On a la commodité de s’écrire, et à mesure » que lesrelations augmentent, on est accablé de petites lettres qui vous prennent un temps infini...

, Le ton des sociétés est en général doux et léger. » Maïs il varie selon les conditions. La robe parlemen» taire méprise la robe du conseil. La robe du conseil , craint encore un peu celle du parlement. Les avocats , ont une fierté dont tu n’as pas d'idée. Ils méprisent » tous les états et toutes les robes. Ilsseregardent dans » ce moment comme le seul rempart contre les despo-

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tismes particuliers. » Les gens de lettres pèsent encore dans les sociétés

» particulières. Mais ils n'ont plus de considération

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» générale. » Les militaires n’estiment de la robe queles avocats, » ménagent et méprisent toutes les autres conditions. » Les financiers et banquiers ont un grand luxe, de » grandes prétentions et une plus grande ignorance. » La rapidité et la fragilité des constructions étaient

1. Lettre à Mme Portalis, du 29 août 1782.